Le dimanche après l’Épiphanie, on se rassemble en famille ou entre amis pour partager une galette. Et dans chaque galette est placée une petite fève en porcelaine - celui ou celle qui la trouve dans sa part, devient roi ou reine de la journée. Car la Maison Philippe Conticini à Paris s’est émancipée de cette tradition et a créé une Galette des Reines.
Pas besoin d’être un enfant pour se réjouir d'avoir la fève et d’être au centre de toutes les attentions. Je me rappelle encore de ma première galette des Rois à mon arrivée à Paris, qui s’est vite transformée en soirée au Champagne. Toujours coiffée de ma couronne, j'ai dû vider ma flûte à chaque fois que l’on s’exclamait : « La reine boit ». Tout comme le roi du jour qui avait tiré sa fève dans la deuxième galette. Pour faire court : je me suis réveillée le lendemain matin avec un mal de tête carabiné dans une couche royale étrangère. Une histoire qui ne s’est pas transformée en conte de fées, mais les convives de l’époque me taquinent encore sur ma première galette des Rois.
Une petite perte de contrôle sans conséquence historique. Dans l'histoire française, des batailles entières auraient été perdues à cause de cette tradition, car les garnisons se seraient rendues inaptes au combat à force de se donner du courage avec le cri de guerre « Le roi boit ». La tradition chrétienne de la galette des Rois trouve son origine païenne dans les Saturnales, une fête romaine qui se déroulait entre fin décembre et début janvier, au cours de laquelle toutes les barrières morales et sociales étaient abolies. Les Romains tiraient les rois parmi leurs esclaves, celui trouvant un haricot dans son plat devenant « roi d’un jour ». Les rôles étaient alors inversés et le chanceux était libre pour un jour et servi par ses maîtres.
Aujourd'hui, la galette des Rois qui est surtout une fête familiale pour les enfants n’est plus célébrée avec autant de folie. Le gâteau n’est d’ailleurs plus uniquement vendu le jour de l’Épiphanie mais bien avant et après. Et comme l’assure la croyance profane : est reine celle qui se sent comme telle.